Conseil de lecture : Du verre entre les doigts – Alix Lerasle

C’est une petite fille qui parle,

enfin qui raconte

Parce qu’elle parle pas trop

Elle plie sa langue dans sa bouche

Pour que les mots restent à l’intérieur.

Elle vit dans une maison

qui semble s’effondrer.

Tomber en petits bouts.

En fait,

Tout tombe un peu

en petits bouts.

La mère par exemple,

avec sa maladie

Qui se tient à côté d’elle,

Avec un regard sournois.

Le grand grand frère,

Et son mutisme,

On sent bien que ça va pas,

Et le petit frère,

Nati,

l’ange étrange,

Qu’on ne peut s’empêcher d’aimer.

Le père ?

Il est parti.

Et c’est tant mieux,

ou pas.

On ne saura pas.

« Du verre entre les doigts »,

C’est un roman comme une longue phrase

qui cogne les parois de la tête

qui fait un peu mal

mais qui est très beau,

qui fait les larmes au bord des yeux,

Magnifique.

À lire avec : la voix de la petite fille m’a beaucoup fait penser à la celle de « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » de Harper Lee (même si c’est un souvenir qui commence à faire loin) alors je pense qu’on pourrait le lire juste après. Il y a aussi un peu de « Le bruit et la fureur » de Faulkner, et pour moi, c’est pas un mince compliment. Comme celui-ci est prévu à la rentrée littéraire, ça vous laisse le temps de d’abord lire ceux-là si ce n’est déjà fait.

Du verre entre les doigts –

Alix Lerasle – Castor Astral

ISBN 9791027803866

21,00 EUR – 280 pages