C’est une petite fille qui parle,
enfin qui raconte
Parce qu’elle parle pas trop
Elle plie sa langue dans sa bouche
Pour que les mots restent à l’intérieur.
Elle vit dans une maison
qui semble s’effondrer.
Tomber en petits bouts.
En fait,
Tout tombe un peu
en petits bouts.
La mère par exemple,
avec sa maladie
Qui se tient à côté d’elle,
Avec un regard sournois.
Le grand grand frère,
Et son mutisme,
On sent bien que ça va pas,
Et le petit frère,
Nati,
l’ange étrange,
Qu’on ne peut s’empêcher d’aimer.
Le père ?
Il est parti.
Et c’est tant mieux,
ou pas.
On ne saura pas.
« Du verre entre les doigts »,
C’est un roman comme une longue phrase
qui cogne les parois de la tête
qui fait un peu mal
mais qui est très beau,
qui fait les larmes au bord des yeux,
Magnifique.
À lire avec : la voix de la petite fille m’a beaucoup fait penser à la celle de « Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur » de Harper Lee (même si c’est un souvenir qui commence à faire loin) alors je pense qu’on pourrait le lire juste après. Il y a aussi un peu de « Le bruit et la fureur » de Faulkner, et pour moi, c’est pas un mince compliment. Comme celui-ci est prévu à la rentrée littéraire, ça vous laisse le temps de d’abord lire ceux-là si ce n’est déjà fait.
Du verre entre les doigts –
Alix Lerasle – Castor Astral
ISBN 9791027803866
21,00 EUR – 280 pages