La Machine s’arrête – TechnoCaverne de Platon

Reprendre des vieux textes de science-fiction et les lire à l’aune de notre actualité est un exercice à la mode mais, à mon avis, un peu trompeur. Les auteurs qui décrivent des technologies « futures » pour eux ne décrivent pas autre chose et les interpréter en cherchant à y calquer ce nous vivons n’est pas à coup sûr éclairant. Néanmoins, « La Machine s’arrête » de E.M.Forster à ce petit goût de rétro-futurisme et de « je-vous-l’avais-bien-dit » sur lequel il est parfois bon de s’arrêter.

Couverture de La Machine s'arrête

Dans ce texte écrit, donc, en 1909, cet auteur de SF britannique décrit un monde dans lequel les humains n’ont plus comme seul rapport avec le réel celui qui leur est fourni par « La Machine », qui leur fournit un habitat, sous la forme d’un cubicle neutre et aseptisé, de la nourriture synthétique, et surtout des contacts extérieurs dans une sorte de « visio » avant l’heure.

De ce monde, un personnage ne veut pas et, évidemment, La Machine tentera de se débarrasser de lui. Bien sûr, ce que nous voyons-là, c’est le règne d’internet et la déconnexion d’avec la nature, et il n’est pas inintéressant de lire une fiction divertissante sur le sujet (on retrouve cette vision dans VieTM de Jean Barret, qu’on aime aussi beaucoup à PBMP), mais on préférera sans doute y voir ce qu’a voulu montrer l’auteur : la révolte impossible dans au sein de la Machine, avec l’existance, en filigrane de ceux qui seront les seuls à survivre lorsqu’elle s’arrêtera, ceux qui ont choisi de vivre loin d’elle.

La Machine s’arrête
E.M.Fortser
112 pages – 7 €
L’Echappée (10/09/2020)

 

Antonin